La Gascogne, quelle langue ?
Les Gascons ? Des Aquitains passés au Latin.
Depuis bien longtemps on connait l'antagonisme Basques Béarnais. Une cohabitation émaillée de derbys rugbystiques enflammés, de chamailleries de revendications comme l'invention du béret par exemple !!
Et si cela n'avait aucun sens ? car le verdict est sans appel : Basques et Gascons ont les mêmes ancêtres !
Et s’il n’y avait que les Béarnais ! En réalité il en est de même les habitants des Landes des hautes Pyrénées et de la gironde mais aussi, en partie de la Haute-Garonne et du Lot-et-Garonne. Pourquoi ? Parce que, avant l’arrivée des Romains, l’ensemble de ce triangle aquitain » - entre Garonne et océan -était habiter par un même peuple, qui plus est différent de ces voisins. Jule César ne s’y est pas trompé : il ouvre sont récit de la conquête des Gaules en distinguant - comme le fera le géographe grec Strabon – Deux populations de part et d’autre de la Garonne : au nord et à l’est, des Gaulois ; au sud et à l’ouest des « Aquitains »
Sous le domination Romaine, la plupart de ces Aquitains vont peu à peu adopter le latin. Leur langue évoluera progressivement pour donner LE GASCON.
Du fait de son fonds originel aquitain, le gascon se distingue assez nettement des autres parlers d’OC, tel que le languedocien ou l’auvergnat, parlés dans des régions où le latin s’est imposé sur un fond de gaulois. Cette différence débouche sur des débats passionnés pour savoir si le gascon doit être considéré comme une langue à part entière comme le pensent les meilleurs spécialistes.
En revanche les habitants des montagnes, eux vont rester fidèle à leur idiome d’origine. Leur vocabulaire va certes se latiniser, mais leur syntaxe et leur grammaire vont garder toutes leurs spécificités, pour aboutir au basque actuel.
La biologie est elle aussi éloquente : « qu’il s’agisse de l’ADN ou des groupes sanguins, on retrouve en Béarn, en Bigorre et dans le sud des Landes les mêmes particularités qu’au pays Basque, toutefois légèrement atténuées » souligne l’hématologue et anthropologue Fréderic Bauduer. Une constatation confirmée par l’anthropologie : des règles comme le droit d’aînesse, la gestion collective des terres de montagne ou la valeur symbolique attachée à « la maison » se retrouve dans une grande partie de cette vaste zone.
L’étude des noms des lieux (la toponomie) Va dans le même sens. De la Garonne, au nord, à l’Ebre, au sud, et de l’Ariège, à l’est, à la Biscaye, à l’ouest, les appellations des montagnes, des rivières mais aussi des villes (anciennes) sont souvent basées sur des mots basques. « Le nom du val d’Aran vient ainsi du basque « haran » qui signifie « valée » précise le linguiste bernard Oyharçabal. Quant à Auch, sa dénomination latine était Elimberrum, qui est apparenté au basque « iriberri », c’est-à-dire « ville neuve »
Le vocabulaire traduit d’ailleurs cette réalité scientifique. Les mots « basque » et « gascon » sont issus de « Vascon »,du nom de ce peuple montagnard qui effectua au début du Moyen Age des incursions dans la plaine. Et tant pis pour les Pseudo-rivalités d’aujourd’hui !
M.F.-P.
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